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The Fashion Institute
31 mars 2011

Madeleine Vionnet

Madeleine Vionnet, née à Chilleurs-aux-Bois le 22 juin 1876 et décédée à Paris le 2 mars 1975, est considérée comme l'une des plus grandes couturières françaises et comme celle qui a le plus influencé la mode du XXe siècle.

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La Maison de couture Vionnet a été fondée à Paris en 1912 puis à New York en 1924.

Sa maison de couture ouvrit en 1912, mais ce n'est qu'après la Première Guerre mondiale qu'elle connut le succès. Elle est l'inventrice de la coupe en biais et du drapé que personne, depuis, n'a su maîtriser avec autant de perfection. Technicienne hors pair, elle a su mettre son génie au profit du corps des femmes et de leur bien-être.

Née le 22 juin 1876 à Chilleurs-aux-Bois (Loiret), fille de Jean Baptiste Abel Vionnet - gendarme - et de Marie Rosalie Henriette Gardembois. À 5 ans, elle s'installe avec son père nommé receveur d'octroi à Aubervilliers. À 12 ans, elle travaille chez la femme du garde champêtre du petit village où elle vit. À 16 ans, elle monte à Paris où elle entre comme apprentie chez Vincent, rue de la Paix. À 18 ans, elle se marie, et à 20 ans elle souffre de la mort de sa jeune fille. Alors que le XIXe siècle n'est pas terminé, elle se conduit en féministe avant la lettre en prenant la décision de quitter à la fois son travail, son mari et son pays. Sous prétexte d'apprendre l'anglais, elle traverse la Manche et se fait engager comme couturière dans un asile d'aliénés puis chez une dame, Kate Peilly [1] qui habille les Britanniques de la bonne société en copiant des modèles venus de Paris. Là, Vionnet assimile non seulement la technique des grands tailleurs britanniques mais aussi découvre la façon dont les œuvres peuvent être copiées plus ou moins bien sans que personne ne s'en émeuve. En 1900, fascinée par Isadora Duncan et ses formes libres, elle explore l'art du drapé qu'elle maîtrisera si bien que l'année suivante elle est engagée comme première dans une des plus célèbres maisons du Paris de l'époque, aujourd'hui tombée dans l'oubli : les sœurs Callot. " Grâce aux sœurs Callot, dira-t-elle, j'ai pu faire des Rolls-Royce. Sans elles j'aurai fait des Ford ". Puis c'est au tour de Jacques Doucet de faire appel à elle. C'est chez lui que dans toutes les créations qu'elle fera, elle supprimera définitivement l'usage du corset. Plus qu'une mode : une révolution. Car, soit dit en passant, c'est bien elle et non Paul Poiret qui a mené cette révolution-là.

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En 1912, devant l'immense succès que ses créations chez Doucet remportent, elle ouvre au 222 rue de Rivoli, sa propre maison où le tout Paris commence à se presser. Deux ans plus tard la Première Guerre mondiale lui fait fermer sa maison, ce qui ne veut pas dire qu'elle cesse de travailler. Les modèles des années 1917 à 1919 sont parmi les plus audacieux qu'elles aient construits. De 1920 à 1930, elle donnera libre cours à sa passion des fleurs à travers des jupes corolles et surtout des amas de roses en bandeaux, en colliers, en guirlandes, toujours somptueusement parsemées sur des capes ou des cols. À la même époque l'invention du biais et la façon dont Madeleine Vionnet en défendra la maternité devant les contrefacteurs restent inscrites à tout jamais dans la mémoire de la mode. Elles furent l'occasion d'un historique procès. Elle gagnera. À dater de ce jour, elle mettra au point un système de copyright qui fait encore référence. " Non seulement, dit elle, j'appose sur chaque modèle sorti de chez moi ma griffe et un numéro de série mais aussi mon empreinte digitale. Je donne aussi le nom des personnes que j'autorise officiellement à copier mes œuvres à plusieurs exemplaires ". C'est ainsi qu'elle constituera une inestimable collection d'archives où chacun de ses modèles est photographié de face, de dos et de profil. Dans les années 1920, toute la presse spécialisée la porte aux nues. On voit ses modèles sur la Duchesse Sforza, sur Madame de Vilmorin, sur Liane de Pougy. Dans le même temps, elle s'installe avenue Montaigne et collabore à la décoration des Galeries Lafayette dont elle veut faire un temple de la mode. Plus que des robes, ses créations deviennent de véritables architectures à draper selon un rituel de gestes précis. Elle avait l'habitude de travailler sur un petit mannequin de bois peint sur lequel elle créait toutes ses toiles en modèles réduits. Elle gardera cette célèbre petite figurine dans sa chambre jusqu'à la fin de ses jours et s'en servira pour expliquer aux visiteurs curieux, les différentes étapes de son travail. Bien que n'ayant pas le goût du luxe, elle aimera s'entourer des plus beaux objets de son temps. Sa maison de vacances, la " Maison blanche " deviendra un véritable temple du bon goût et de la modernité avec des sièges de Chareau, de Franck, de Jourdain, de Herbst, de Dunand.

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Alors qu'elle est au sommet de sa gloire, le jour où commence la Seconde Guerre mondiale, elle prend sa retraite. Le 17 août 1939, elle écrit : " On attend actuellement le 24 ou le 27 août -Nuremberg- comme si des lèvres du Fürher devait sortir la paix ou la guerre. Il en sortira d'autres mensonges ou folies, car, à mon avis, aucun cerveau humain n'est en ce moment assez puissant ni assez clair pour être à la hauteur du chaos actuel... " En décembre 1940, la maison Vionnet est mise en liquidation à l'hôtel Drouot. Tout le monde est licencié. Il restait à Madeleine Vionnet plus de trente années à vivre. Qu'allait-elle en faire ? Elle qui avait travaillé toute sa vie comme une forcenée, partagera désormais son temps entre la culture de son jardin, l'observation de la nature et l'écriture d'une correspondance très belle et très authentique qu'elle adresse à son ancienne première et à Liane de Pougy. Son seul lien avec la couture consistera à donner des cours à l'école "de la rue Saint Roch" (Les Écoles de la Chambre Syndicale de la couture parisienne) où se transmettent toujours les bases de sa technique de coupe et la riche tradition Haute Couture dont elle héritait, à des élèves d'origines internationales. Elle va confier l'ensemble des modèles qu'elle a conservés, ses albums de copyrights et huit cent toiles de patrons à son ami François Boucher qui, dès 1952, veut créer à Paris le Musée du Costume. Au soir de sa vie elle écrira : " L'important c'est d'arriver à vivre et à travailler tel qu'on est, en pleine vérité, en somme à s'imposer, mais il faut qu'il y ait en soi de quoi le faire. Que de gens s'ignorent toute leur vie et courent après eux mêmes... Il faut toujours se dépasser pour s'atteindre... Toujours lutter au fond, c'est passionnant... c'est la force de résistance qui soutient le mieux. Elle seule dépend de vous." C'est pour cette force de résistance et pour tout le reste que Madeleine Vionnet reste encore et toujours un exemple.

Elle est enterrée, auprès d'officiers russes, dans le cimetière de la commune de La Chassagne (Jura), village d'où était originaire son père.

Des anciens de ses ateliers de plus de 800 ouvriers naîtront les célèbres maisons de couture de Jacques Griffe, Marcelle Chaumont, Charles Montaigne, et Mad Carpentier.

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Madeleine Vionnet, born Chilleurs-aux-Bois 22 June 1876 and died in Paris March 2, 1975, is considered one of the largest French seamstresses and as one who has most influenced the fashion of the twentieth century.
The fashion house Vionnet was founded in Paris in 1912 and then to New York in 1924.
Her fashion house opened in 1912, but only after the First World War it enjoyed success. She is the inventor of the bias cut and drape that nobody since has mastered with so much perfection. Outstanding technician, she has put his genius for the benefit of women's bodies and their well-being.
Born June 22, 1876 at Chilleurs-aux-Bois (Loiret), daughter of Jean Baptiste Abel Vionnet - Constable - Rosalie and Marie Henriette Gardembois. At age 5, she moved with her father named recipient of grant in Aubervilliers. At 12, she worked for the wife of policeman of the village where she lives. At 16, she moved to Paris where she joined as an apprentice at Vincent, rue de la Paix. At 18, she married, and 20 years she suffered the death of his young daughter. While the nineteenth century is not over, it behaves like a feminist avant la lettre by taking the decision to leave both her job, her husband and her country. Under the pretext of learning English, she crossed the Channel and was hired as a seamstress in a lunatic asylum and a lady, Kate Peilly that dresses a good British company by copying models from Paris. There Vionnet equates not only technical but also great British tailors discovers how the works can be copied more or less no one will be moved. In 1900, fascinated by Isadora Duncan and free forms, she explores the art of draping so that they will master the following year she was hired as the first in the most famous houses of Paris at the time, today ' hui forgotten: the Callot sisters. "With the Callot sisters, says she, I could make Rolls-Royce. Without them I made Ford. Then it was the turn of Jacques Doucet to use it. His own backyard in all creations it will, it will permanently remove the use of the corset. More than fashion: a revolution. For, by the way, she's not Paul Poiret who led that revolution.
In 1912, before the immense success of his creations at Doucet wins, it opens at 222 Rue de Rivoli, his own house where all Paris begins to press. Two years later the First World War made him close his house, which does not mean it stops working. Model years 1917 to 1919 are among the more daring they have built. From 1920 to 1930, she gave free rein to his passion for flowers through the corolla and skirts mostly in clusters of pink headbands, necklaces, garlands, always lavishly sprinkled on caps or collars. At the same time the invention of the bias and how to defend Madeleine Vionnet counterfeiters before the maternity remain registered forever in the memory of fashion. They were an opportunity for a historic trial. She will win. From that day, she will develop a copyright system that still relies. "Not only, she said, I affix on each model came out of my shoe and my serial number but also my fingerprint. I also give the names of people officially authorize to copy my works on several pieces" . Thus it will be an invaluable archival collection where each model is photographed from the front, back and side. In the 1920s, the entire press the door to the skies. We see his models on the Duchess Sforza, on Madame de Vilmorin on Liane Pougy. At the same time, she moved avenue Montaigne and collaborating on the decoration of the Galeries Lafayette where she wants to make a temple of fashion. More than just dresses, her creations are truly architectures drape according to a precise ritual gestures. She used to work on a small painted wooden dummy on which she creates her paintings in all models. It will keep that famous figurine in his room until the end of his days and will use it to explain to curious visitors, the various stages of its work. Although not the taste of luxury, she will love it obtains the most beautiful objects of his time. His holiday home, the "White House" will become a true temple of good taste and modernity with seats Chareau, Franck, of Jordan, Herbst, Dunand.
While she was at the peak of its glory, the day World War II begins, she is retiring. On 17 August 1939, she wrote: "We currently expect 24 or 27 August-Nuremberg-like lips of the Führer was to leave the peace or war. It will come out more lies or nonsense, because in my opinion no human brain is now powerful enough nor clear enough to be at the height of the current chaos ... "In December 1940, the house Vionnet is liquidated at the Hotel Drouot. Everyone is fired. It remained to Madeleine Vionnet over thirty years to live. What would she do? She, who had worked all his life as a frantic, now divides his time between the culture of his garden, nature watching and writing a corresponded very beautiful and very true to his old address it first and Liana of Pougy. His only link with fashion is to teach in schools "in the Rue Saint Roch" (Schools of the Chambre Syndicale in Paris couture) which still pass the foundation of his technique of cutting and rich tradition High Couture inherited it, to students of international origin. It will give all the models it has retained its copyrights albums and eight hundred paintings by masters to his friend François Boucher, 1952, Paris wants to create the Museum of Costume. On the evening of her life she wrote: "The important thing is to come to live and work as it is in full truth, in short, to prevail, but there must have in itself what to do. So many people ignore each other all their lives and run after themselves ... We must always exceed s'atteindre ... Always fight for the bottom, it's exciting ... it's resistance force that supports the best. It only depends on you. " For this resistance force and everything else that Madeleine Vionnet still and always an example.
She is buried with Russian officers in the cemetery of the town of La Chassagne (Jura), the village where his father was born.
Alumni his workshops more than 800 workers were born the famous couture houses of Jacques Griffe, Marcelle Chaumont, Charles Montaigne, and Mad Carpentier.


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